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Page:Courant - La presse périodique japonaise, 1899.pdf/34

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qu’aux types japonais employés pour les notices. Seul le papier de ces notices est singulièrement défectueux et les quelques lignes en caractères européens qui accompagnent le texte japonais manquent totalement d’élégance. Il est bizarre que les Japonais, chez qui le sens esthétique est si répandu et si délicat, en adoptant la forme extérieure du volume européen, n’aient réussi jusqu’ici à produire presque aucune œuvre de typographie qui soit de tous points satisfaisante. Quoi qu’il en soit, cette Gazette des beaux-arts, d’un prix si modique, est bien capable de répandre encore le goût de l’art japonais.

Ces courtes notes suffiront, je l’espère, à montrer quelles sont, après trente ans seulement d’existence, la diversité, la richesse de la presse périodique japonaise ; encore ai-je, de propos délibéré, laissé de côté les journaux et revues publiés par des étrangers, uniquement en langue étrangère. Le lecteur japonais est aujourd’hui tenu au courant de tous les faits, importants ou non, qui sont susceptibles de l’intéresser ; questions de politique intérieure et extérieure, d’économie politique, d’histoire, de jurisprudence, de médecine, de pédagogie, de critique, tout lui passe sous les yeux. Par leur bon marché, les journaux pénètrent partout ; on les voit dans les mains du paysan, dans celles du bonze ; le tireur de zinrikcha les lit, tandis qu’il se repose de son fatigant labeur. La presse a déjà joué un grand rôle, elle a formé une opinion publique, elle l’a faussée aussi en quelques circonstances ; elle prend chaque jour