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Page:Courant - Note historique sur les diverses espèces de monnaie qui ont été usitées en Corée, 1893.djvu/9

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modifiant le prix de vente des principales étoffes, c’est en riz qu’est fixée l’équivalence ; l’emploi des grains en place de monnaie a persisté jusqu’aujourd’hui, puisque l’impôt foncier, 租稅, tjo syei, les rachats des prestations, 大同, tai tong, le rachat du service militaire, 軍役, koun yek, etc., sont payés en riz ou en fèves.

La toile de chanvre, qui est d’un emploi si habituel en Corée, a aussi servi de valeur intermédiaire pour le troc : cette coutume, d’après le rapport de Pang Să ryang, 房士其, an roi Kong yang, 恭讓王 (1389-1392), est originaire de Kyeng tiyou, 慶州, et de la région avoisinante, c’est-à-dire de l’ancien royaume de Sin ra. Par la suite, il est vrai, la toile a été soumise à une réglementation spéciale et est devenue une véritable monnaie, mais en même temps, la toile ordinaire, fabriquée pour l’usage, servait à payer certains impôts, celui du rachat du service militaire, 步兵, po pyeng, par exemple, qui a longtemps été acquitté de la sorte, bien après la suppression de la toile-monnaie ; aujourd’hui encore, plusieurs taxes peuvent être payées en toile ; la pièce est de 35 ou 40 pieds, , tchyek, suivant les cas.

Le troc, encore fréquent aujourd’hui, semble donc avoir été seul pratiqué depuis les origines de la Corée jusqu’à une époque rapprochée de nous. En effet, le Moun hen pi ko combat l’opinion accréditée en Corée, d’après laquelle des sapèques, portant en caractères li, , la légende Tjyo syen htong po, 朝鮮通賓, dateraient du royaume de Tjyo syen,