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Page:Courier Longus 1825.djvu/168

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fant est nôtre. Daphnis est ton fils et garde les chèvres de son propre père. »

Comme elle parloit encore, et que Dionysophane, jetant abondance de larmes, de grande joie qu’il avoit, baisoit ces enseignes de reconnoissance, Astyle ayant entendu que Daphnis étoit son frère, posa vitement sa robe et s’en courut par le jardin, pour être le premier à le baiser. Daphnis le voyant accourir vers lui avec tant de gens, et qu’il crioit, Daphnis, Daphnis, pensant que ce fût pour le prendre, jette sa flûte et sa panetière, et se met à fuir vers la mer pour se précipiter du haut du rocher ; et possible Daphnis, par étrange accident, alloit être aussitôt perdu que retrouvé, si Astyle, se doutant pourquoi il fuyoit, ne lui eût crié de tout loin : « Arrête, Daphnis ; n’aie point de peur ; je suis ton frère ; tes maîtres sont tes parents ; Lamon nous a tout conté, nous a tout montré, regarde seulement, vois comme nous rions. Mais baise-moi le premier.