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Page:Courier Longus 1825.djvu/169

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Par les Nymphes, je ne te ments point. »

A peine s’arrêta Daphnis, quand il eut ouï ce serment, et attendit Astyle, qui les bras ouverts accouroit, et l’ayant joint l’embrassa. Puis toute la maison, serviteurs, servantes, père, mère, venus à leur tour l’embrassoient, le baisoient. Lui de sa part leur faisoit fête, mais sur tous autres à son père et à sa mère, et sembloit qu’il les connût jà long-temps auparavant, tant les serroit contre son sein, et à peine se pouvoit arracher de leurs bras. Nature se reconnoît d’abord. Il en oublia un moment Chloé. Si le conduisirent au logis, et lui donnèrent une belle et riche robe neuve ; puis étant vêtu, fut assis auprès de son père, qui leur commença tel propos :

« Mes enfants, je fus marié bien jeune, et après quelque temps devins père bien heureux, comme il me sembloit pour lors ; car le premier enfant que ma femme fit fut un fils, le second une fille, et le troisième fut Astyle. Je pensai que trois me