Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
FERDINAND MOSSELMAN

Il y avait grande affluence de clients et le bonhomme semblait un peu débordé, quand, vers cinq heures, Ferdinand Mosselman entra dans le magasin :

— Bonjour, Monsieur Jérôme, dit-il avec force, d’un air dégagé.

— À vos ordres, Monsieur Ferdinand ! s’écria le commis dont le visage grognon, mafflu comme celui d’un boule-dogue, exprima aussitôt un joyeux étonnement.

Il voulut le servir tout de suite.

— Non pas, mon brave, fit le jeune homme en l’arrêtant du geste, je suis le dernier. Pas d’injustice. Faites à votre aise, je ne suis pas pressé d’ailleurs, ça m’amusera de regarder la boutique…

Mlle Verhoegen n’était pas là. Mosselman poussa un petit soupir de soulagement : son cœur reprit un battement normal. Pourtant, il éprouvait un vague déplaisir. Il était venu frémissant, mais résolu, persuadé qu’il allait se trouver face à face avec la jeune fille, et remettant à la grâce de Dieu ses premières paroles…

Or, l’absence de Mlle Thérèse, si elle défaisait la boucle de ses craintes, lui promettait en revanche de nouvelles transes, et il éprouvait quelque chose comme la courte satisfaction du patient,