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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/14

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iv
PRÉFACE

Maintenant, je t’assure que tes livres sont charmants.

Tout d’abord ils se parent d’une couleur locale : je raffole des choses d’un pays, d’un village.

Certain de mes amis, « drrroguiste » à Tirlemont, m’avouait :

— Quand j’arrive quelque part, je prends toujours un verre de bière de la « localitaïe ».

Il ajoutait, roulant ses gros yeux et ses R :

— Ne fût-ce que pour le prrrincipe !

Il avait raison. Partout où vous passez, enquérez-vous des mœurs, de la boisson, de la cuisine, de l’art et des amours. Soulevez tous les couvercles ! Cela instruit toujours et charme souvent.

La Famille Kaekebroeck possède ce cachet spécial. Et tes livres, mon cher, me ravissent d’autant plus qu’ils me rappellent non seulement un coin de ville, mais le coin de ville que je chéris par-dessus tous. Là, quand j’étais petit et même plus tard, j’ai parlé comme Monsieur Van Poppel et Monsieur Rampelbergh, lorsqu’ils étaient enfants ; là j’ai reçu à mes premiers Noëls des couques à printjes et j’ai cru entendre dans l’escalier le pas mystérieux du grand Saint-Nicolas. Les soirs d’hiver — tu te rappelles ? — au son des bellekens, petites sonnettes qui tintinnabulent