Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
FERDINAND MOSSELMAN

M. Verhoegen poussa un long gémissement et ses yeux se remplirent de larmes.

— Hélas, hélas, s’écria-t-il en se laissant choir sur un canapé. Le ciel ne m’a pas donné de fils. Et mon gendre ne sera qu’un plombier ! La maison Verhoegen va mourir !

Cette douleur prophétique était émouvante. On entoura le cordier, tout le monde s’employait à le consoler.

Alors, Ferdinand conduisit tendrement son amie dans la baie d’une croisée et là, tout à coup, sans qu’ils eussent échangé une seule parole, ils se saisirent, se « craquèrent » dans les bras l’un de l’autre, tandis que leurs lèvres, aimantées par un superbe désir, s’unissaient dans un long baiser.

Au sortir de cette étreinte, la jeune fille avait rejeté tous les préjugés du monde.

— Enlève-moi, dit-elle, et je serai ta femme cette nuit même pour toujours !

Un feu magnifique flambait dans ses yeux noirs.

Mosselman frémit, l’esprit, les sens désemparés.

— Viens, lui dit-elle.

Il se laissa emmener. Personne ne les vit sortir. Mais, comme ils descendaient les marches du ves-