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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/167

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FERDINAND MOSSELMAN

étaient au temps où Ulenspiegel aima la petite Sapermillemente dans le cabaret du Pot d’or. Seulement, les rez-de-chaussée des maisons avaient subi presque tous une transformation radicale, nécessitée d’ailleurs par les besoins du grand commerce. Des magasins profonds, fenestrés de hautes croisées, remplaçaient les primitives boutiques où ne retentissait plus la sonnette, la belleke des petites portes vertes à claire-voie.

La rue s’était enrichie en devenant la route directe du port et des docks. Mais, parmi toutes les maisons embellies et consolidées, l’une d’elles attirait le regard par la splendeur de sa façade historiée et festonnée d’or. Derrière les admirables glaces des fenêtres, Ferdinand apercevait, posés sur un parquet de marbre blanc, des câbles gros comme des boas constrictors et des agrès de buis incrustés de fer nickelé. Et cette maison, c’était précisément celle du plus riche cordier de la ville. C’était la maison de M. Verhoegen !!

Le jeune homme s’arrêta au milieu des exclamations ; il venait de produire une sensation énorme. Il regarda Thérèse dont les yeux étincelants et la jolie gorge oppressée lui découvrirent en ce moment tout le vertige de l’admiration et de l’amour.