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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

— Eh bien, comment donc est-ce qu’il va aujourd’hui, ce pauvre homme  ? Il pleure toujours après sa fille ?

— Non, non, c’est fini ; maintenant il est raisonnable. Thérèse lui écrit presque tous les jours de longues lettres…

— Tiens, moi je croyais qu’on ne savait pas écrire tant que ça en voyage de noces ! Ils s’ennuient donc, ces amoureux…

— Oh, quand je dis tous les jours, c’est une manière de parler, reprit le brave homme sans s’étonner autrement de l’amertume de sa femme. Verhoegen reçoit des nouvelles souvent et Jérôme aussi. Mais non, ils ne s’embêtent pas du tout. Il paraît que Ferdinand est si gentil, il est aux petits soins…

— Et où sont-ils ? interrompit Mme Posenaer durement.

— Ça je ne sais pas dire au juste. Jérôme m’a parlé d’une montagne qu’ils ont traversée dans un traîneau au milieu de la neige. Hein, ils en ont de la chance !

— Mon Dieu que c’est ennuyant, dit la jeune femme avec aigreur, vous ne savez jamais retenir rien du tout. Une montagne, mais quelle montagne ? Je n’ai pas d’avance avec ça !