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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/209

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Cependant, midi sonnait à la pendule d’or. M. Posenaer consulta sa montre.

— Hé mais, Charlotte, est-ce qu’on ne va pas bientôt déjeuner ? Mélanie est si fort en retard aujourd’hui…

— Descendons seulement, fit la jeune femme. C’est vrai, depuis quelque temps je ne sais pas ce que cette fille a dans sa tête !

Le gros homme se leva en soufflant  :

— C’est bien ennuyeux, dit-il en posant un calme regard sur le corsage largement échancré de sa femme, que les hommes ne peuvent pas s’habiller comme les dames en été…

Ils descendaient, lorsque Mme Posenaer s’arrêta brusquement sur le palier de la salle de bain :

— Mon Dieu, s’écria-t-elle d’une voix d’angoisse, mais j’y pense, pour ce soir je n’ai rien à mettre !

Devant ce réflexe mensonge de toutes les femmes dont les tringles des armoires à glace s’incurvent et succombent sous le poids formidable de kapstocks couverts de robes de toutes sortes, M. Posenaer ne put garder son sérieux.

Mais Charlotte lui lança un regard de fureur :

— On voit bien, dit-elle rageusement, que vous ne connaissez rien à tout ça. Je ne peux pas met-