Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
213
LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Et puis, le bonheur qui éclatait sur les visages d’Adolphine et de sa jeune tante, n’était pas non plus sans l’émouvoir profondément.

Elle se disait qu’un enfant l’eût gardée de bien des fautes ; elle enviait à ses compagnes cette puérilité joyeuse de leur amour maternel, et s’affligeait cruellement de ce que la crainte de voir se déformer sa taille, la peur des souffrances, l’eussent ainsi privée des joies les plus pures.

Une mélancolie tombait dans son âme, telle une pluie fine dont le brouillard voilait l’obsédante image de Ferdinand Mosselman.

— Eh bien si on partait, nous autres ! s’écria soudain M. Rampelbergh. Allons retenir notre place pour le fils d’artifeu…

Le droguiste ne manquait jamais l’occasion de lancer cette plaisanterie dont il avait hérité d’un grand-oncle.

Toute la bande se leva et s’engagea dans une allée sombre qui menait devant la grande pelouse où étaient plantés les mâts pyrotechniques.

— Ici derrière, dit M. Verhoegen tandis qu’on cheminait, c’était la cage des autruches n’est-ce pas ? Comme tout ça a changé depuis vingt ans !

— En effet, répondit Kaekebroeck, ce n’est presque plus à s’y reconnaître. Ici, tenez, dans