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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/261

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

En vérité, personne ne reconnaissait plus Mme Posenaer. La jeune femme étonnait ses amis par la bonté de son cœur et le naturel parfait de ses manières.

Elle déployait une activité charmante. Levée de bonne heure, elle descendait la première dans la salle à manger, faisait de l’ordre, époussetait les meubles, renouvelait les bouquets dans les vases ; puis, montée sur un escabeau, elle arrosait les corbeilles fleuries de la véranda. Elle aimait ces mille petits soins de la maîtresse de maison et fredonnait sans cesse. Rien ne pouvait altérer sa bonne humeur.

Vêtue d’une robe sombre, elle se rendait chaque matin au marché et se mêlait sans répugnance à la foule des cuisinières. Elle achetait les poissons, les viandes, les légumes, les épiceries et s’en revenait le long de la digue avec son filet chargé de provisions. Tant pis si l’on y trouvait à redire : elle ne voulait plus être qu’une bonne ménagère.

Son mari la contemplait avec une tendresse qui n’avait plus rien de paternel. Elle charmait tout le monde, les jeunes et les vieux. Les bam-