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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/262

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

bins surtout l’adoraient, car souvent elle se joignait à Pauline pour les divertir sur la plage. Avec eux, elle bâtissait des forts, dansait à la corde, s’amusait à lancer la balle ou le volant, toute surprise de retrouver tant de plaisir aux jeux de sa jeunesse.

Jusque dans son repos, elle s’occupait à des choses utiles. Elle avait entrepris de fleurir d’arabesques une toile flamande dont elle se proposait de faire une belle nappe de gala. Rien ne lui était si doux, par les chauds après-midi, que de venir s’asseoir auprès de ses amies, à l’ombre des cabines, de bavarder en brodant, tandis que la mer chantait là-bas au bord de la plage ensoleillée.

La jeune femme éprouvait cette béatitude infinie des convalescents. Il lui montait au cerveau comme des bouffées d’espérance. La vue des enfants lui donnait une émotion délicieuse. Parfois, laissant tomber son ouvrage sur ses genoux, elle s’oubliait dans la contemplation du petit Albert qui, les membres libres, se roulait sur le sol, enfonçait dans le sable ses jolies poignes roses.

Et alors elle faisait un beau rêve…