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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/272

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sombres ânesses tandis que Joseph et son oncle, attentifs au moindre obstacle, accompagnaient de flanc, la main posée sur la peau de mouton de la selle. Puis, venaient Pauline sur un vieux roussin et ses jeunes frère et sœur chevauchant ensemble un paisible grisonnet.

M. Rampelbergh et le père Verhoegen suivaient, bedonnant sur des montures vigoureuses et de tout repos.

Un peu en retrait de la cavalcade, sur l’aile droite, trottait Mme Posenaer qui avait fait choix d’un petit baudet dont son mari tenait la bride et modérait l’allure quelque peu fringante.

Enfin, tout en queue, c’était Mme Rampelbergh étalée sur une bourrique blanchâtre au ventre plein rasant presque le sable, et que les âniers excitaient de la voix, à défaut de la trique dont Joseph leur avait expressément interdit l’usage, sous quelque prétexte que ce fut. Encore que la bête marchât placidement, le cou baissé, le moindre remuement de ses oreilles jetait la grosse femme dans une feinte terreur qu’elle exprimait par des cris perçants.

Furieux, le droguiste se retournait alors et, au risque de perdre un aplomb conquis non sans effort, il invectivait sa femme, lui enjoignant de se taire.