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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/31

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DE Mme KEUTERINGS

— Mais, je ne suis pas pâle ! s’écria Clémence en rougissant de fureur.

— Moi, je crains que vous êtes un peu serrée, savez-vous !

— Tenez, vous êtes stupide, dit Mme Keuterings en suffoquant de rage.

Mais, comme elle se redressait, sa poitrine comprimée à outrance fit entendre de longues plaintes.

Ainsi les soirs d’été, dans les soyeux roseaux, se lamentent les vertes grenouilles énamourées…

— Vous voyez bien ! fit son mari convaincu.

Par bonheur, le train repartait.

Déjà Clémence, effarée, simulait une quinte de toux déchirante, mais qui ne trompa personne.

Aussi l’excellent M. Kaekebroeck, voyant la confusion de sa voisine, s’empressa de lui demander des nouvelles de toute la famille Van Poppel. Alors, elle s’anima, parla à tort et à travers, se mit à rire aux éclats tout le temps, car elle ne prévoyait que trop l’injurieux retour des voix intérieures et voulait en couvrir la fanfare odieuse et ridicule.

Au fond, elle appelait de tous ses vœux un épouvantable déraillement qui les eût massacrés, elle et tous ses écouteurs…