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II


Or, il advint que, dès ce jour, une rénovation surprenante commença de s’accomplir chez Joseph Kaekebroeck. Sa figure si grave s’éclaira d’un beau sourire et ses yeux, comme ceux des poètes, se levaient souvent vers le ciel.

Maintenant, abandonnant son allure méthodique, il marchait d’un pas allègre, nerveux, et laissait le libre vent enfler son veston, autrefois impeccablement boutonné :

Il avait dégagé l’erreur de sa vie :

— Je m’appelle Kaekebroeck, et bêtement j’allais m’en faire mourir. En effet, sitôt que j’eus compris le facétieux opprobre qui couvre ce nom déplorable, j’ai voulu devenir un être supérieur et fort. J’ai étudié, je me suis nourri de la moëlle sacrée. Je fréquentai le monde, où