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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/63

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DE JOSEPH KAEKEBROECK

étudia avec attention et dont il surpassa bientôt les plus curieux modèles. Il vêtit des redingotes longues, cossues, et enfonça en ses cravates larges, multicolores, des épingles d’un choix heureux : fer à cheval en or, bicyclette, main tenant entre le pouce et l’index un brillant, disque avec ce rébus : M moi 100 c. c.

Enfin, il accrocha à son gilet sa grosse chaîne, qu’il alourdit encore, par conscience, d’un énorme médaillon surmonté de ses initiales en puissant relief. Quant à sa montre pleine d’aiguilles et de petits cadrans mi-blancs, mi-bleus, semés d’étoiles, elle gonflait son gousset d’importance…

En même temps, il s’appliqua à réintégrer peu à peu les coutumes agnatiques. Le soir, Joseph accompagnait son père à la promenade ; il s’attablait joyeusement dans les estaminets où de longues pipes noires l’attendaient au râtelier.

Il acheta aussi des pigeons, se passionna aux concours et remporta plusieurs prix.

Puis, un jour, il se fit recevoir dans un corps spécial de la garde civique, et là surtout, dans la gaîté des prises d’armes, il apprit à « être farce », si bien qu’aux premières élections, devenu populaire, il fut nommé sous-lieutenant.

Quand la musique de la compagnie vint, au