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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/64

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LES FIANÇAILLES

milieu des torches échevelées, lui donner la sérénade traditionnelle, il tomba dans les bras de sa mère et, défaillant d’émotion sous les accords d’une formidable Brabançonne, il s’écria :

— Je suis Kaekebroeck enfin !

Il l’était et il le resta ; les chimères ne devaient plus le reprendre. Il engraissa et son teint fleurit.

Cependant, les vieux parents Kaekebroeck, que l’étonnante évolution de leur fils avait ravis de bonheur, commençaient à s’affliger de nouveau, car Jefke ne songeait décidément pas du tout au mariage. Ils rêvaient de voir leur grande maison sonore s’égayer de la présence d’une belle jeune femme et d’une multitude de kindjes. Ils se désolaient à la pensée que leur race pût s’éteindre si vite et que le nom de Kaekebroeck, presque unique, s’enfonçât dans l’irrémédiable oubli.

Or, un soir qu’ils se lamentaient comme de coutume sur le célibat de leur cher fils, et repassaient tristement en revue toutes les jeunes filles dignes de prétendre à son amour, Joseph entra joyeusement dans la salle :