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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/68

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LES FIANÇAILLES

tout à la fois dépitée et rassurée en apercevant un homme jeune, fortement barbu, qui se tenait sur la première marche d’un petit perron et souriait. — Och, ça est bête, Mile, de nous faire des peurs comme ça !

— Je vous assure, Platbrood, que ce n’est pas moi, protesta Joseph, plein d’hypocrisie. C’est Adolphine !

— Oeïe ça, menteur ! s’exclama la jeune fille confondue.

Et, sournoisement, pour se venger, elle pinça Joseph dans le biceps.

Mais Platbrood intervint :

— Est-ce que vous avez fini de vous disputer ? Allons, montez seulement, on vous attend dans le salon depuis une bonne demi-heure.

À ces mots, Joseph offrit plaisamment son bras à Adolphine, qui faisait une moue furieuse.

— Pas facheïe, hein ? dit-il.

Elle éclata de rire, et, réconciliés, ils gravirent tous deux, bras dessus bras dessous, les quatre marches du perron.

Mais ils durent se séparer dès la porte du second vestibule, où, dans un clappement de sabots, tout un peuple de servantes et de femmes à journée, nu-bras, cottes relevées, croupe en l’air, se