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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/80

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LES FIANÇAILLES

dez une fois, n’est-ce pas, je dis Mme Posenaer, puis Théodore, puis Mlle Maria ou Mlle Pauline, etc. Mais ça va très bien !

— Impossible, lança cette fois M. Van Poppel très amusé, vous oubliez, fiston, que Théodore et Adèle sont mariés dix mois seulement. Adèle voudra être placée à côté de son mari. Elle est enceinte, savez-vous !

— Ça est encore vrai, fit Joseph accablé. Sapristi, je n’en sors plus, moi ! Voyons un peu…

Il se laissa tomber sur une chaise et, le coude sur les genoux, le doigt courbé contre les lèvres, il prit la pose du Pensiero non galeatus.

D’innombrables combinaisons se formaient déjà dans sa tête, quand Adolphine s’écria :

— Oui, mais moi, où est-ce que je suis d’abord ?

— Mais entre mon père… et M. Posenaer, répondit Joseph, nargueur.

— C’est vrai ? interrogea la jeune fille.

Elle en restait stupéfaite. Soudain, sa figure devint toute sérieuse et ses yeux se mouillèrent. Car c’est ainsi : dans l’énervement des fiançailles, les pleurs s’élancent pour un rien.

Déjà, Joseph était près d’elle, l’attirait dans ses bras :

— Ah grosse bête, mais c’est une farce !