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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/83

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DE JOSEPH KAEKEBROECK

Joseph et Adolphine se postèrent à chaque bout de la table, qu’ils entr’ouvrirent d’une secousse.

Alors, Mile posa la planche-allonge et s’efforça de la fixer dans la coulisse. Il tapait, employait la force, mais n’aboutissait à rien.

— Le bois a joué, dit-il avec découragement. Ça ne sait plus dedans…

Il se reposa une seconde et se remit à la besogne. Soudain, la planche s’emboîta dans la rainure :

— Ça y est ! Poussez seulement maintenant…

Mais il n’y eut que Joseph qui poussa. Adolphine, pour la farce, reculait, bien qu’elle fît semblant de pousser de toutes ses forces.

Penchée en avant, elle riait en dessous, très drôle dans son effort simulé. Elle faisait une jolie grimace, son nez retroussé frémissait et ses dents rageuses semblaient cruellement mordre sa lèvre inférieure.

— Allons, Adolphine, pria Joseph, un peu de sérieux, hein ! Regardez, il est dix heures presque. Nous n’avons plus de temps à perdre, sacrebleu !

À ces mots, la jeune fille s’arcbouta et, courbée