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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/85

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DE JOSEPH KAEKEBROECK

Soudain, la pendule sonna un coup. Il était dix heures et demie.

— Voilà, dit Joseph, et maintenant je suis parti !

Le jeune homme s’inclina comiquement devant le bon papa et la bonne maman complètement endormis, et, prenant congé des jolies cousines, il sortit sans bruit avec Platbrood et sa sœur.

Dans le petit vestibule, Mile s’esquiva avec à propos.

— Allo, bonsoir, vous savez !

Et les deux fiancés restèrent seuls.

Adolphine aida Joseph à endosser son paletot. Elle lui tendit aussi sa grosse canne à pommeau d’argent et sa buse miroitante. Puis, Joseph offrant le bras à la jeune fille, ils descendirent tous deux le petit perron avec majesté.

Mais, comme ils arrivaient dans le grand vestibule, ivres d’une tendresse longtemps contenue, ils plongèrent éperdument dans les bras l’un de l’autre.

En cette fougueuse étreinte, le beau chapeau de Joseph tomba et s’en fut, sautant à petits bonds, jusqu’à la porte cochère.

Déjà, Adolphine s’était échappée. Vivement, elle remonta les quatre marches du perron et, gracieusement appuyée contre la cloison vitrée :