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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/87

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IV


Joseph allait dans la nuit, sous le frais sourire des étoiles. Et son âme était toute gonflée de joie.

Il avait trouvé le bonheur. Parfois, devant sa vue rêvante, passait l’ombre du pâle garçon qu’il avait été, et il frissonnait alors de peur et de bien-être, comme un escapé.

Mais pourquoi donc la vie l’avait-elle ainsi brusquement reconquis ? Et comment cette métamorphose improbable d’un snob en un bon gros « loff » s’était-elle accomplie ?

Soudain, il arriva place Sainte-Catherine. Il s’arrêta pensif devant le vieux beffroi aux pierres cariées par le temps, qui dressait sa massive silhouette sur un pur ciel irradié de lune.

C’était bien ici qu’il l’avait vue pour la première fois, un pluvieux matin d’octobre, comme