Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
LES FIANÇAILLES

elle sortait sans confusion, rayonnante et légère, du petit chalet planté au pied de la tour. Il l’avait suivie dans le marché pittoresque où, sous les tentes mouillées, elle marchandait ses légumes. Et il sentait encore le relent de son fin waterproof…

Tout de suite, dans un tressaillement virginal, il l’avait aimée et sa triste vie s’était brusquement retournée comme un parapluie dans un coup de vent.

Puis, il évoqua leur entrevue chez M. Van Poppel — l’un des plus vieux amis de son père — et leur premier enlacement, au bal de la Grande-Harmonie, dans cette valse enivrante, tout embaumée d’aphrodise, qui l’avait laissé délicieusement étourdi pendant trois jours !

Il se rappelait les premiers mots qu’elle lui avait dits et dont l’arbitraire syntaxe l’avait charmé, sa bonté souriante, le touchant récit de sa vie simple, active, dévouée toute au gouvernement d’une maison touffue d’enfants, de petits-enfants et même d’arrière-petits-enfants !

Il revoyait aussi le beau soir des aveux. Et, à ce souvenir inoubliable, de nouveau son cœur se mettait à battre dans sa poitrine des petits coups de tonnelier…