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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/93

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LES FIANÇAILLES DE JOSEPH KAEKEBROECK

Elle ne put s’empêcher de lui dire, comme elle le voyait redresser sa tête cramoisie :

— Ah ça, mais vous êtes toujours sous la table, vous !

Joseph s’épongeait, car son brillant uniforme lui devenait insupportable. C’était littéralement la tunique de Nessus — ce premier, mais formidable rigollot de l’antiquité.

— En effet, avoua-t-il un peu contraint, mauvais exercice pour la digestion. C’est ma satanée serviette, voyez-vous, qui glisse tout le temps sur mon pantalon collant… Mais vous, ajouta-t-il en riant, comment est-ce donc que vous faites pour qu’elle ne tombe pas ?

Et il considérait la rigide serviette que la jeune femme maintenait parfaitement en équilibre dessus un ventre qui surplombait son assiette.

— Oh ! moi, je l’ai attachée avec une épingle. Regardez…

Il ne regarda pas, car, en ce moment, surgit un grave incident qui délivra le jeune homme d’une conversation, toujours un peu pénible avec une femme enceinte.