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Page:Courteault - Mme Desbordes-Valmore à Bordeaux, 1923.pdf/19

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MADAME DESBORDES-VALMORE À BORDEAUX

clarait : « Pour nous, nous ne mettons aucune femme au-dessus de Mme Desbordes-Valmore[1]. » Supposant un dialogue entre lui-même et un abonné, il écrivait : « Notre feuille vous amuse donc ? — Beaucoup. — Nos vers ? — En général, ils sont piquants, bien tournés. — Ceux de Mme Desbordes ? — Oh ! eux-là, je les dévore[2]. » Arago accueillit, en effet, dans sa revue de nombreuses poésies de Marceline. On trouve, imprimées dès 1826 dans le Kaléidoscope, des pièces qui furent recueillies par l’auteur dans son volume de 1830 : La Novice, La jeune Châtelaine, Les deux Ramiers[3], Le Bon Ermite, Le Ver luisant, Un bruit d’autrefois, Aux enfans qui ne sont plus, Le Mendiant, Le Petit oiseleur, le Bouquet sous la Croix, Pèlerinage, Regarde-le, Le Sage et le Dormeur, L’Oraison, La première caplivité de Béranger, Les Cloches du soir. Mais le Kaléidoscope, contient, de plus, une pièce, publiée depuis comme inédite : Trilby ou le Lutin d’Argail, inspirée à Marceline par le conte de Charles Nodier, écrite à Lyon en février 1823[4]. Enfin on y trouve deux pièces qui n’ont pas été recueillies : Le Marinier bordelais, « air national » chanté par M. Lafont au concert du vendredi 14 avril 1826, œuvre de circonstance qui n’ajoute rien à la gloire de Marceline[5] et un Nocturne imité de Thomas Moore[6], différent de celui qu’a publié M. Boyer d’Agen avec une pièce intitulée Méhul, qui fut écrite à Bordeaux en mai 1823[7]. Le Kaléidoscope contient aussi des vers de Valmore, car Valmore rimait, hélas ! La pièce À celle que j’aime, dont Marceline confia à son amie Pauline Duchambge une copie mise au net par son mari et qu’elle appelait un « monument de sa tendresse », publiée comme inédite par M. Boulenger[8], parut en 1827 dans la revue d’Arago[9]. Elle est détestable, et une autre pièce, Le Bal, « par Valmore, artiste dramatique à Lyon[10] » ne vaut pas mieux. C’est sans doute pour être agréable à Marceline qu’Arago imprimait les élucubrations de son époux.

  1. Kaléidoscope, t. V, p. 223-224.
  2. Ibid., t. II, p. 237.
  3. Elle envoya ces vers le 21 juin 1826 à son oncle Constant en disant qu’elle les avait faits « cet hiver d’après nature ; ils étaient bien jolis et amoureux comme en plein été » (Pougin, p. 161).
  4. Kaléidoscope, t. II, p. 217-218. Cette pièce a été retrouvée par M. Boyer d’Agen dans les Albums à Pauline et publiée par lui (Œuvres manuscrites de Marceline D.-V., p. 56-58).
  5. Kaléidoscope, t. III, p. 146-147.
  6. Ibid., t. II, p. 265-266.
  7. Boyer d’Agen, op. cit., p. 58, 73-74.
  8. Boulenger, p. 217-218.
  9. Kaléidoscope, t. XI, p. 241-242.
  10. Ibid., t. XIV, p. 193.