Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/22

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résonnent bien des promesses magnifiques et creuses. » Enfin Sainte-Beuve dit que Pierre Dupont aime sincèrement la nature, les champs. « Venez-vous voir les blés à Vaugirard ? » disait-il un jour à un de ses amis de Paris.

Oh ! sans doute, voilà trois quarts de siècle, pouvait-on voir à Vaugirard bleuets et coquelicots insérer leur naïve poésie parmi la prose des épis ; on peut estimer pourtant que ces blés, même à cette date, sentaient la banlieue. Les « promesses magnifiques et creuses » d’un jour où l’humanité s’abreuvera à un immense tonneau d’ambroisie, renvoyons-en la réalisation aux calendes russes. Quant aux « épopées rustiques », aux « idylles » à la George Sand, il faut bien les admettre : parmi les paysans, qui les ignorent, elles n’ont pas créé une nouvelle façon d’être ; elles en ont instauré une, de les concevoir, chez trop de gens qui, aujourd’hui encore, n’admettent pas de description des mœurs rurales qui ne soit teintée de virgilianisme, en tout cas de sandisme.

S’il n’avait été que chansonnier, je n’estimerais pas qu’il y ait lieu de se préoccuper beaucoup de Gaston Couté. Non pas que la chanson soit a priori méprisable. Chateaubriand écrivait de son ami Béranger : « Notre chansonnier a les diverses qualités que Voltaire exige pour la chanson : pour bien réussir à ces petits ouvrages,