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Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/186

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de protester dans la meilleure forme qui leur a été possible, et l’existence de ces protestations, de même que des pleins pouvoirs qu’ils avaient donnés à leurs envoyés, est prouvée par les actes les plus authentiques qui ont été faits à Munster, à Nimègue, à Riswick, à Utrecht et à Bade.

Le feu Seigneur et Prince Duc de la Trémoille, dernier décédé, ne put en user de même lors du traité fait à Vienne en 1738, par lequel traité le Royaume de Naples fut cédé à sa Majesté Sicilienne qui en est actuellement en possession. Il n’y eut point alors d’assemblée de Plénipotentiaires, et ce ne fut qu’une négociation particulière dont le public n’eut connaissance qu’après qu’elle eût été terminée.

L’on se trouve aujourd’hui à peu près dans la même situation, le traité définitif venant d’être signé à Aix-la-Chapelle, sans congrès et sans que sa Majesté Sicilienne y ait envoyé d’Ambassadeur.

Dans les circonstances présentes, nous avons jugé ne pouvoir prendre d’autre parti que de dresser le présent acte, qui sera signé de nous, contresigné par nos secrétaires et scellé de nos sceaux, lequel acte sera remis ès mains de Monsieur le Prince d’Ardore, Ambassadeur de S. M. S. auprès du Roi notre Souverain-Seigneur, par lequel acte nous déclarons très-respectueusement à S. M. S. en la personne de son dit Ambassadeur ; que nous persistons dans les poursuites faites ci-devant par notre Maison dans tous les temps, et que nous les renouvellerons dans toutes les occasions où il nous sera possible de le faire. Protestons de la manière la plus solennelle et la plus authentique qu’il nous est possible, contre tout ce qui peut être conclu au préjudice du droit,