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Page:Curie - La Radiologie et la guerre, 1921.djvu/85

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la radiologie

peu de minutes un ou plusieurs éclats qui se trouvent dans la plaie. Ainsi, toute cause d’infection se trouve supprimée par une opération facile et bénigne, alors qu’ayant abandonné un projectile dans la plaie, on risque la nécessité d’une opération à faire plus tard dans des conditions moins favorables, souvent avec fièvre et suppuration. Ces corps étrangers faciles à atteindre, formaient la grande majorité du nombre total ; l’utilité de leur extraction immédiate a été si bien reconnue par les chirurgiens que, dans les dernières années de la guerre, on les opérait fréquemment quelques heures seulement après la blessure, dans des ambulances toutes proches de la ligne de feu. Les blessés ainsi opérés guérissent très rapidement.

Quand la blessure est grave, et que le corps étranger a pénétré plus profondément, la décision à prendre est moins évidente. Certains blessés ne peuvent, pendant quelque temps, être opérés sans danger, et il peut être plus prudent de s’abstenir de toute intervention. Pourtant, il est rare que l’on ait intérêt à abandonner dans le corps des éclats d’obus ou des balles ; il est, en tout cas, évident qu’il n’aurait pu être question d’y abandonner des fragments de grosses dimensions, fréquemment observés pendant la guerre (voir planche X). J’en ai vu, à plusieurs reprises, qui ne mesuraient pas