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Page:Curwood - Kazan, trad. Gruyer et Postif.djvu/31

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les cordons qui attachaient intérieurement la porte et la souleva complètement. Dirigeant le rayon de son falot vers le couple endormi, il éclaira la chevelure dorée d’Isabelle, qui avait blotti sa tête contre l’épaule de son mari. Un rictus à la bouche, ses yeux brûlants comme des charbons ardents, il regardait fixement.

Thorpe, sur ces entrefaites, se réveilla. Mac Cready laissa retomber vivement la porte, et l’agita du dehors, en signe d’appel.

— Ho, Thorpe… Thorpe ! appelait-il à nouveau. Cette fois, Thorpe répondit :

— Hallo ! Mac Cready… Est-ce toi ? Il répliqua, toujours à mi-voix :

— Oui. Pouvez-vous venir une minute ? Il se passe dans le bois quelque chose d’anormal. Inutile de réveiller votre femme… Il se recula et attendit. Thorpe apparut, Mac Cready désigna du doigt la ligne sombre des sapins.

— Je jurerais, dit-il, que quelqu’un, là-dedans, rôde autour de nous. Tout à l’heure, en allant chercher des branches pour notre feu, j’ai aperçu une silhouette d’homme. Une pareille nuit est propice aux voleurs de chiens. Vous, prenez la lanterne… Si je ne suis pas timbré, nous trouverons, j’en suis certain, des pas dans la neige.

Il donna la lanterne à Thorpe et prit le gros gourdin. Un grondement, qu’il refoula, monta dans la gorge de Kazan. Il eût voulu lancer un avertissement à son maître et bondir vers lui, au bout de sa chaîne. Mais il songea que, s’il agissait ainsi, il serait battu. Il se tut et regarda les deux hommes disparaître de compagnie. Puis il attendit et écouta.

Bientôt des pas firent craquer la neige. Mac Cready