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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/142

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battements. Il y avait là un raffinement du bonheur même.

Alors, comme un triple sot, il détourna brusquement la conversation sur les cartouches. Célie lui expliqua, par signes, qu’elle n’en possédait point de réserve. Les quatre qui restaient encore dans le revolver étaient leur seul bien. Un solide gourdin lui serait d’ailleurs plus utile, en cas d’attaque des Esquimaux, et il se mit en quête d’en découvrir un qui fût plus maniable et mieux en main qu’une des bûches destinées au poêle. Finalement, il arracha d’un des murs de la cabane un petit sapin, transversalement cloué. La tige, lisse et ronde, de quatre pieds de long, était, à l’un des bouts, de la grosseur de son poignet.

Elle s’effilait à son autre extrémité.

Empoignant ce solide bâton par son petit bout, il l’équilibra dans sa main et le fit tournoyer au milieu de la chambre.

« Maintenant, dit-il, nous sommes parés, et prêts à les recevoir. À moins qu’ils ne mettent le feu à la maison, ils ne nous feront pas sortir d’ici. Et quant à passer cette porte, avec la grâce de Dieu, je vous assure, Célie, qu’ils n’y réussiront pas ! »

Il était si bien en forme et si désireux de voir poindre un Esquimau à portée de sa trique, pour l’assommer, que Célie en fut prise d’un petit rire