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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/234

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son père, elle prononça quelques mots. Et, quittant Philip, elle rejoignit le vieillard. Olaf avait compris sans doute, car il poussa un gros soupir.

« Qu’a-t-elle dit ? » interrogea Philip, d’un ton suppliant.

Olaf, qui avait déjà collé son œil à une fente de la porte et s’était mis en observation, répondit :

« Elle a dit qu’elle se marierait avec vous si jamais nous sortions de cette géhenne. Célie Armin épousant un galant et brave chevalier comme vous ! Ce sera tout à fait charmant, si cela arrive jamais… Mais j’en doute, à vrai dire. Et si vous ne me croyez pas, venez vous emplir les yeux de ce qui se passe là-bas ! »

Philip regarda par la fente. Au-delà du petit espace blanc qui entourait la cabane, la lisière du bois pullulait d’Esquimaux. Ils devaient bien être une cinquantaine et ne cherchaient pas le moins du monde à se dissimuler.

« C’est le quarantième jour, expliqua Olaf, d’une voix aussi froide et nette que s’il débitait son rapport à l’un de ses supérieurs, qu’ils nous assiègent ici, le vieux et moi. De nombreuses fois déjà, nous avons repoussé leurs assauts. Nous y avons usé quatre-vingts cartouches et nous nous sommes partagé, entre nous deux, le mois de rations que je possédais. Avant-hier, nous avons fini d’épuiser les cartouches, sauf trois. Hier, tout