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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/172

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LE ROI

III


Environ les cinq heures, par un de ces frais matins de mi-mai que les abeilles sucent les roses, le roi passait avec ses fourriers dans une rue d’Agen, lorsque tout à coup il s’arrêta.

— Qui m’émeut ainsi ? songea-t-il. Me semble lointainement reconnaître ces jardins pauvres, la fontaine que voilà, ces murs de maisonnées aux javelles d’avoine, la rue entière. Ceci est le rempart, quartier du menu peuple, j’ai dù venir en ces lieux dans un temps passé dont mon cœur bat aujourd’hui, mais quand ?

Il prit soudain parti, barra la troupe.

— Monsieur de Vielcapet, dit-il, allez au camp à ma place et ordonnez-y le départ de manière que tout soit paré pour l’après-dinée à trois heures, j’ai à faire ici.

Lorsque les quinze hommes eurent disparu, le