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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/102

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n’avaient pas été trop maltraitées, moi, je ne sentais plus trop la cuisson,

Irina, la plus maltraitée par l’impitoyable maîtresse, dût se faire tremper les fesses dans de l’eau tiède pour décoller la toile de sa chemise, qui adhérait à ses fesses meurtries.

J’appris le jour même ce qui lui valait la haine implacable et l’excessive sévérité de sa maîtresse. Elle expiait le tort d’avoir subi les faveurs de son maître. Cependant il y en avait bien d’autres qui étaient passées par ses mains et qui n’étaient pas traitées comme la pauvre Irina, bien que la maîtresse fut au courant de leurs relations.

Nous connaissions aussi le motif de notre présence à la correction des jeunes pages. Elles avaient imaginé de nous faire assister au châtiment des jeunes drôles, se doutant que toutes ces filles ayant les yeux braqués sur le dispensateur du plaisir des femmes ne manqueraient pas de rire. Moi, quand il avait pris la tenue de combat comme je n’étais pas bien au courant, je ne m’en étais pas même aperçue, j’avais ri de confiance, et je me rappelai avec dégoût mon aventure avec l’affreux conseiller.