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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/110

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vrai que l’indulgence, qu’il avait montrée en cinglant les reins, avait disparu dès qu’il fut arrivé à la croupe, qu’il cinglait vertement, obligeant les fesses à se tortiller et sa complice à geindre pitoyablement.

La pauvre fille projetée en avant par un coup plus violent tomba sur les mains, la croupe cambrée, dans une posture fort indécente. Le maître arrêtant les bras du fouetteur fit cesser la danse du postérieur.

Je pensai qu’il voulait épargner la croupe qui décidément semblait lui plaire fort. Mais il avait, paraît-il, une autre raison. Il redoutait un accident d’un autre genre dans l’outil outrageusement quillé d’Yvan. Les initiées m’apprirent ce que c’était que cet accident ; et je me rappelai en avoir provoqué un, bien malgré moi, par exemple.

La boïarine monta sur l’estrade. Les deux complices s’agenouillèrent sur la même ligne, séparés pour permettre aux deux bourreaux de s’installer à la gauche des corps nus, qu’ils devaient fouetter. La boïarine prit le knout, le boyard les verges, et chacun de son côté inaugura sa partie dans le duo sanglant.