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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/15

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IX
AVANT-PROPOS.

récit, qui dura deux heures, me firent augurer que si elle consentait à écrire ses mémoires, mille détails lui reviendraient, qui ne pouvaient trouver place dans son récit.

Après cette présentation démonstrative, il me fut assez facile d’obtenir les bonnes grâces de la danseuse. Je profitai de notre intimité pour lui persuader de mettre au jour ses souvenirs, persuadé que tous les détails qu’elle pourrait fournir sur le servage russe, offriraient une lecture des plus piquantes, si on les publiait.

L’idée lui sourit. Elle me promit de se mettre à l’autre dès son retour en Russie.

J’attendais depuis plus de deux ans, ne comptant plus sur sa promesse, nos relations écrites avaient cessé, lorsque je trouvai un soir sur mon bureau un paquet ficelé et cacheté, qu’on avait remis à l’office dans la matinée. Je l’ouvris, et je trouvai dedans un manuscrit portant pour titre « Mémoires d’une Danseuse Russe », avec une lettre qui me renseignait sur ce qu’elle attendait de moi.

Elle me demandait de ne publier ses mémoires que dans quelques années, lorsqu’elle jugerait le moment opportun.

Après les avoir parcourus, je regrettai vivement d’être obligé de laisser dormir dans mes tiroirs d’aussi charmants récits, d’un piquant achevé, écrit d’une plume alerte et dans une jolie langue française.