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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/181

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de cordes, qui lui empourprèrent les fesses. Elle la laissa ainsi sanglotant, en face de nos yeux braqués sur son indécence, l’obligeant à continuer son ouvrage à genoux pendant deux heures. Les pauvres fesses rouges remuaient sans cesse, et je pus remarquer qu’elle avait une petite couronne de poils autour de ce qui est imberbe d’ordinaire chez les filles.

Dans cette tournée, elle en fouetta deux autres, une apprentie de treize ans, serve comme moi, et une ouvrière de vingt ans, qui avaient élevé la voix pendant qu’elle faisait son inspection. Elle corrigeait toujours sur le champ le manque d’attention aux observations qu’elle adressait à l’ouvrière réprimandée. Elle appliqua à chacune, à la plus jeune comme à la plus grande, six coups de cordes qui leur rougirent les fesses. Elles en eurent pour dix minutes à se consoler.

Le lendemain j’eus l’occasion de faire connaissance avec la nagaïka de la modiste. Elle m’avait envoyée faire une commission dans un magasin du voisinage, en me recommandant de me dépêcher, si je ne