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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/198

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de chambre les avait épinglés, et je dus reprendre ma besogne les fesses nues, à la portée de la nagaïka que brandissait le fils.

La menace incessante du coup attendu me fit commettre maladresse sur maladresse, qui m’attiraient chaque fois deux ou trois violentes cinglées de ces satanées cordes, qui attisaient le feu dans mes fesses. J’en reçus comme cela une cinquantaine. J’en ai gardé les fesses bleues pendant huit jours.

— Moi, raconta ensuite une apprentie de seize ans, de petite taille, au buste replet, aux hanches saillantes, que madame envoyait toujours faire les livraisons chez une dame de haut lignage, chaque fois que je vais chez la duchesse de Th. porter une commande, il faut que je lui essaie les objets. Monsieur le Duc, qui se trouve toujours là, assiste à l’essayage.

J’ai beau m’escrimer à bien faire, je reçois toujours avant de m’en aller une fessée à la main que m’applique le mari, pendant que sa noble épouse me tient troussée. Et je vous assure que cette main d’homme de trente ans se fait rudement sentir. Il