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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/197

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— Deux femmes de chambre m’aidaient à épingler les morceaux d’étoffe. Je prenais des précautions infinies pour ne pas m’attirer les foudres de la dame, mais malgré toute mon adresse, elle prétendit que je lui avais heurté la gorge. Elle fit un signe à une de ses filles de chambre qui alla pousser un bouton. Presque au même instant le fils, une jeune homme de dix-sept ans entra.

— Mon fils, cette femme que vous voyez là, m’a gravement manqué de respect en heurtant brutalement la gorge de votre mère. Vous savez comment vous devez châtier un pareil outrage.

Les deux filles de chambre vinrent me trousser, me tenant penchée, et le jeune homme, qui avait pris sur la table la nagaïka dont se servait sa mère pour ses servantes, vint m’en appliquer une douzaine de coups, assénés avec une violence, qui me projetait chaque fois en avant. Je me mordais les lèvres pour ne pas crier, mais je souffrais horriblement.

Quand je me redressai pour reprendre ma besogne, je fus surprise que mes dessous ne retombassent pas. Parbleu les filles