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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/217

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traitait les postérieurs qu’elle châtiait, et je m’attendais à être fouettée jusqu’au sang.

Elle s’en alla, quand le groom se fut reculotté, l’envoya sur son siège, et revint au salon d’essayage sans même m’adresser une menace. J’étais surprise d’une pareille indulgence de la part de cette enragée fouetteuse. Je ne le fus pas longtemps. Madame m’envoya me laver les fesses et les alentours, me disant de venir porter ces parages nettoyés à son inspection dans sa chambre.

Elle m’examina sur toutes les coutures, essaya de passer un doigt dans ma fente, craignant de me trouver dépucelée. Elle la trouva intacte, elle s’aperçut que l’outil du jeune groom avait dû rester sur les bords. Au soupir de soulagement qu’elle poussa, je devinai qu’elle avait eu peur de ne plus trouver au nid l’oiseau qu’elle comptait vendre sans doute, comme elle en avait déjà vendu d’autres.

— Tu prendras ce soir tes plus beaux atours, Mariska. J’ai une visite à faire où je dois t’amener avec moi.

Parbleu, je voyais bien à présent pourquoi l’on m’avait épargnée. La visite, c’était