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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/218

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à une maison de correction très connue à Moscou, que nous devions la faire. Elle y menait les délinquantes qu’elle voulait faire fouetter sévèrement et aussi pour autre chose, disait-on, car plusieurs des ouvrières conduites à la maison de correction ne reparaissaient que le lendemain, quelquefois huit jours après. Il ne devait pas falloir aussi longtemps aux cicatrices pour se fermer.

D’ailleurs une de celles qui avaient été vendues, Xénia, une grande fille de vingt ans, qui jusqu’à présent était restée muette, se départit de son mutisme en ma faveur, quand elle apprit le sort qui me menaçait.

Elle me raconta ce qui lui était arrivé dans cette maison de correction, qui est une véritable maison de débauche. La maîtresse l’avait emportée dans son coupé qui les avait déposées devant la porte.

Elle s’était trouvée dans la salle du foyer éclairée à giorno, avec une douzaine de filles de tout âge, amenées là par des matrones, qui n’avaient pas toutes des mines respectables. La directrice de la maison les fouetta l’une après l’autre. Elle passa