Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 69 —

d’en haut, celles d’en bas ne suffisant plus pour tirer quelque chose de ses réservoirs usés. Pouah ! Il lui donna de quoi vivre pendant quelque temps, en lui disant d’aller se faire f… ailleurs.

Quand elle eut croqué le magot avec un Hussard de la Garde Impériale, elle dut revenir pousser l’aiguille. C’était une excellente recrue pour la maison de correction.

Elle avait appris pendant les trois mois de vie libre bien des choses qu’on ignore à son âge, et malgré son appréhension de la fessée préalable, elle obligeait assez souvent la maîtresse, qui ne demandait pas mieux, y trouvant trop son compte, à la conduire à la maison de correction pour des actes d’indiscipline voulus. Elle n’en revenait pas souvent dans la même voiture, mais elle ne trouvait plus guère que des amants d’une nuit.

J’entendais toutes ces histoires bribes par bribes. Elle profitait des absences de madame pour nous raconter son aventure avec le vieux général. Elle fut enchantée, quand elle se croyait plongée dans un noir cachot où elle tremblait déjà d’épouvante, de voir