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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/257

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où ses deux servantes à plaisir viennent le retrouver. Car il a besoin de l’une pour entrer dans les fesses de l’autre, qui a besoin à son tour des doigts agiles de la modiste pour être du voyage.

Quand le conseiller acheta l’autre pucelage, elle souffrit le martyre. Elle saigna tellement, qu’il dut rester deux jours sans l’aborder. Il est vrai qu’il se rédima sur l’autre embouchure.

— Qui aurait supposé, que ça faisait moins de mal par là, que par ici ? me dit-elle, dans le lit que nous partagions, en me touchant les deux issues.

Elle resta ici, car nous ne nous endormions pas souvent sans avoir joué une ou deux danses sur nos claviers à plaisir.

Quand le conseiller en eut assez, la jolie blonde râblée devint une recrue d’un excellent rapport pour la modiste, qui la menait de temps en temps à la maison de correction. Elle lui faisait donner le martinet pour qu’on ne lui abîmât pas trop le postérieur. La directrice y avait trop son compte pour le lui gâter. Il n’était pas rare, qu’un débauché, jeune ou vieux, qui