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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/261

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partement en me disant que je trouverais là tout ce qu’il me faudrait, et elle referma la porte sur moi.

J’y trouvai un homme d’une quarantaine d’années, qui était dans une tenue très légère, prêt à se mettre au lit. Sur la couverture, il y avait un drap plié en quatre posé en travers, qui affleurait à la descente de lit. Je pâlis en devinant que cette précaution était prise pour moi, on allait donc me saigner. Sans la moindre entrée en matière, il me dit :

— Déshabille-toi, petite, mets-toi toute nue. Toute nue, tu m’entends.

Je l’entendais bien, mais j’étais tellement troublée à l’aspect de cet homme qui commandait en maître, que je mis un certain temps à me dévêtir. Il s’aperçut que je rougissais en enlevant mon dernier voile.

— Où diable la pudeur va-t-elle se nicher ? Tu as dû pourtant t’exhiber déjà toute nue devant des hommes, car tes maîtres n’ont pas dû se priver de te mettre à poils quand çà leur plaisait de te fesser ainsi.

Il s’était déshabillé lui aussi. Ce que je