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était comme nous assujettie à la discipline de l’orphelinat, et aussi aux fonctions de femme de chambre qu’elle remplissait plus souvent qu’à son tour auprès le sa matrone, ce qui n’empêchait pas celle-ci de la traiter avec la plus grande sévérité, quand elle la fouettait en présence des ouvrières.

Nous étions là une vingtaine de filles portant toutes le même uniforme, un corsage de toile sur la chemise sans corset, de façon que la gorge parut telle qu’elle était et aussi pour qu’on pût la peloter librement. Une jupe de toile sur un jupon de calicot complétait le costume d’été. Des bas de filoselle de diverses nuances étaient attachés sur le genoux finissant à des escarpins d’un cuir souple et léger.

L’hiver le corsage, la jupe et le jupon étaient en laine et bien que les appartements fussent chauffées, nous gelions en longeant les longs corridors qui étaient très froids.

La maîtresse entra. Tout l’atelier se leva, elle fit rasseoir les ouvrières. Elle n’avait pas paru faire attention à moi. Elle s’assit dans un fauteuil à côté d’une table, sur