Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 172 —

congédia, le reste est l’affaire des femmes de chambre.

Mais la pauvre fille avec ses pudeurs n’est pas au bout de ses tribulations. Elle n’est pas encore passée pour le con rance de la gouvernante et par son cul foireux. Je doute qu’elle s’y fasse jamais, à ce métier de femme de chambre, qui avec cette horrible guenon est un métier de chienne.

— Alors je plains ses pauvres fesses. Dans huit jours elle n’y aura plus de peau. Elle la fera mourir sous les verges, ou elle arrivera à ses fins, dit la sous maîtresse. Quand on résiste à cette truie, elle est capable de tout.

Mina resta quinze jours sans reparaître. Quand elle revint prendre sa place, elle avait perdu ses fraîches couleurs, elle était d’une pâleur extrême, et d’une maigreur diaphane. On n’en put rien tirer. Elle restait muette et pleurait sans cesse.

La gouvernante vint inspecter l’atelier. Elle ne parut pas faire attention à elle, car elle ne lui fit aucun reproche, et elle se retira après en avoir fouetté deux ou trois à sa façon habituelle. Elle revint plusieurs