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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/36

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doigts, aux applaudissements de ses parents, qui riaient de voir les jolis dessins rouges que traçait leur fils bien aimé sur ce tableau de viande vivante. La victime piquée au vif geignait pitoyablement.

Devant ce succès le jeune maître pinça les cuisses, les plaintes redoublèrent et aussi les rires des parents qui encourageaient leur jeune héritier à pincer plus fort. Il tordit si férocement la peau de la cuisse gauche qu’il la déchira, et qu’il en sortit du sang.

Enfin, il s’arma d’une nagaïka, sorte de martinet fait de cordes tressées de nœuds, et s’avança près du gros derrière bleui par places.

— Et surtout fouette-la bien fort mon chéri, ne la ménage pas dit la mère. Il y a si longtemps qu’elle n’a pas été fouettée la vilaine gâte-sauce, que son gros postérieur si blanc ne doit pas se souvenir du goût des lanières, mais il a dû devenir si tendre pendant ce trop long repos, qu’il les sentira mieux aujourd’hui.

Elle n’avait pas besoin de lui recommander de frapper fort. Je le vois encore à l’œuvre le cher fils, avec ses yeux qui flamboyaient