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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/382

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salon d’essayage où je repris les vêtements d’intérieur.

Les Grands Ducs, qui étaient les propriétaires de l’Institut et par conséquent les maîtres absolus, ne venaient que rarement aux répétitions. La direction en était confiée à l’Intendant général, celui qui avait couché avec moi pour reconnaître la valeur de la marchandise. Il était aidé dans ses fonctions par la directrice, une femme d’une quarantaine d’années, par un maître de ballets, des professeurs des deux sexes.

Mais les professeurs mâles n’assistaient pas à la répétition. Ils donnaient des leçons en particulier dans la même tenue aux retardataires, et ne se gênaient pas pour appliquer des claques à la moindre faute sur les fesses nues des délinquantes. Comme je n’ai jamais eu à passer par leurs mains, je ne connais la valeur de leurs claques que par ouï-dire, et par les cuisses et les fesses rouges que rapportaient leurs élèves.

Il y avait aussi des surveillantes, des filles de chambre, des filles de cuisine, des jardinières, toute une série de postérieurs susceptibles de recevoir le fouet.