Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/389

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 23 —

cheuses sautaient d’un pied sur l’autre, les fesses se disjoignaient à chaque enjambée. Elles pivotèrent les jupes envolées, et revinrent toujours en sautillant. Il n’y en avait que quatre ou cinq, qui avaient de la mousse sur la petite éminence, une seule avait un petit chat noir assez bien garni.

Elles firent demi-tour, et cette fois deux d’entr’elles durent se mettre en posture, une gamine de dix ans et la marcheuse au petit chat noir. Elle avait quelques poils autour de la fente. La fouetteuse commença par la gamine, qui reçut six coups de martinet sans sourciller. Elle prit la nagaïka pour la grand fille, qui se trémoussa de la belle façon, se lamentant comme si on l’écorchait. Les assistants, surtout les dames, se tordaient à ce spectacle, et elles crièrent bis, pour lui apprendre à geindre pour rien. La fouetteuse accédant au désir manifesté par ces grandes dames et qui était des ordres pour elle, compléta la douzaine par six nouveaux coups de cordes, qui teignirent le postérieur en un beau rouge vif, au milieu des contorsions et des sanglots de la fustigée.