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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/391

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qui s’élancèrent battant des entrechats, jetant les jambes en l’air ; on voyait leurs fesses se tordre dans l’espace. Elles pivotèrent, tournant sur la pointe des pieds, les jupes envolées, montrant tour à tour, leurs postérieurs charnus, satinés, ou leurs riches toisons soyeuses de toutes les nuances.

Ensuite elles valsèrent enlacées, les jupes toujours envolées, exhibant dans leur volte rapide leurs fesses qui marquaient tous les mouvements de la valse, tournant à droite, tournant à gauche, glissant en avant, glissant en arrière, toujours avec les mêmes contorsions de leurs fesses nues.

Quand la valse fut terminée, les danseuses vinrent saluer l’assistance en s’inclinant. Les tétons, tous gros et fermes, se reposaient sur le bord du corset de toile, émergeant au dehors, palpitants, après cette valse essoufflante, les pointes dressées.

Elles durent se retourner. On n’avait pas interrompu la valse pour infliger les corrections. La directrice se leva de son fauteuil de présidente, armée d’une nagaïka, se dirigeant vers la fille de vingt ans qui avait le plus beau chat noir du quadrille.